Aujourd’hui nous avons la chance de recevoir Célia BONNEVILLE, Psychomotricienne sur Strasbourg, Spécialisée dans la petite enfance qui va nous parler de la Motricité libre.
Qu’est ce que la motricité libre ?
L’approche vient d’une pédiatre, Emmi Pikler, qui travaillait dans la pouponnière de Loczy en Hongrie. Cette pédiatre c’est rendu compte que les enfants de classe populaire avaient moins d’accidents (chutes, blessures) que les enfants de classe aisée. Elle a émis l’hypothèse que les enfants qui étaient plus libres de leurs mouvements, intégraient beaucoup plus vite leurs limites corporelles et la notion du danger. Au fils des années dans la pouponnière de Loczy elle à pu appuyer cette théorie. Malheureusement, ce concept n’est pas encore très connu. Quand on entend « motricité libre » certaines personnes associent ça à du laxisme et pensent que les enfants sont libres de faire ce qu’il veulent. Alors que ce n’est pas le cas !
Les études scientifiques montrent que le cerveau de l’enfant est naturellement programmé pour passer par différentes étapes de développement sans l’aide physique de l’adulte. Par contre l’adulte aura toujours un rôle essentiel dans l’aménagement de l’espace, dans sa posture et dans les limites à ne pas dépasser.
En quoi la motricité libre est importante pour l’enfant ?
La motricité libre apporte beaucoup de bienfaits à l’enfant :
- L’enfant devient plus rapidement conscient du danger. Sur le long terme, il se blessera moins et aura moins d’accidents, de chutes,…
- Il aura une meilleur conscience de son corps et apprendra à mieux l’utiliser. L’enfant sera moins « Maladroit » et « brusque ». C’est une étiquette que l’ont met rapidement à certains enfants mais c’est peut-être juste qu’ils ont manqué d’expériences corporelles.
- Il aura acquis une meilleurs maîtrise de son corps grâce à son expérience et sera mieux gérer de nouvelle situation psycho-corporelles lorsqu’elles se présenterons.
- Cela a un bénéfice non négligeable également la confiance en soi. L’enfant apprend à faire les choses, de lui même et, part lui même. Par ce biais il découvre la satisfaction de sa propre réussite ainsi que l’estime de soi. Cela l’encouragera à tenter d’autres expériences et à oser faire.
- On aura également une diminution des tensions parents-enfants. En faisant les choses lui même, l’enfant gagne en autonomie très rapidement se qui évite des frustrations à l’enfant.
- Le rapport à l’autre sera également facilité. L’enfant étant conscient de ses limites pourra plus facilement comprendre celles des autres et se mettre en situation d’empathie.
- Sur le long terme cela les aide également dans les apprentissages au niveau de la concentration, de la position assise, et de l’intégration de nouveaux acquis.
Quel attitude adopter auprès de l’enfant ?
Il est bien d’éviter d’avoir trop d’attentes. Il faut laisser l’enfant se développer à son rythme et lui laisser l’opportunité d’expérimenter. L’enfant à besoin, de bouger, de tester, de toucher,… L’adulte doit réussir à le comprendre et le soutenir dans ses expériences tout en restant à ces côtés si besoins.
Comment peut on adapter la Motricité libre à la maison ?
Pour pratiquer la motricité libre à la maison, il faut avant toute chose un espace sécurisé et sécurisant. C’est quelque chose qui est très facile en structure d’accueil mais moins évidant à construire à son domicile.
On peut tout à fait commencer par délimiter un espace dans la maison. Un espace que l’on sécurisera par les meubles environnants et des barrières. Cette espace doit être suffisamment grand pour que l’enfant puisse se déplacer à l’intérieur et y tester différentes situations motrices.
A l’intérieur de celui-ci, il est possible de proposer à l’enfant des modules. Ce sont tout simplement des objets qui lui permettront de prendre appui. Il pourra se mettre genoux dressés, debout, escalader, grimper, glisser, se déplacer et expérimenter une variabilité de sensations. Je pense également à un tapis grand et ferme, du mobilier à sa taille (table, chaises, meuble de rangement), des cousins, des dalles sensorielles, des couvertures,… Le but est de proposer à l’enfant différents types de supports. Dure, mou, humide, piquant, doux, rugueux… Afin qu’il puisse nourrir ses récepteurs sensoriels et permettre à son cerveau de se développer le plus harmonieusement possible.
Qu’elles sont les positions ou choses à éviter absolument ?
En motricité libre, l’enfant n’est pas mis assis tant qu’il ne s’assoit pas ! Ses muscles ne seront peut être pas encore assez matures pour tenir la position ce qui risque d’entraîner des tensions corporelles. Cela peut créer également une dépendance entre l’enfant et l’adulte car il a besoin de l’autre pour trouver cette position. Il ne va pas savoir partir de cette position. Il va donc se déplacer sur les fesses pour attraper un objet et ne pas faire de quatre pattes ou il va tenter de s’allonger mais n’ayant pas les bons appuis, il va chuter et aura une expérience corporelle négative.
On évitera aussi d’aider l’enfant à marcher en lui tenant les mains, car nous lui donnons de mauvaises informations pour tenir son équilibre en marchant. L’enfant apprend à se mettre debout, à tenir seul la position, et ensuite, à faire ses premiers pas quelques mois après. Entre se mettre debout et marcher il y a une étape importante de « grimpe ». L’enfant va expérimenter son corps dans des situations variées. Cela va l’aider à intégrer les appuis qui lui seront nécessaire pour mettre ses mains en protection lors d’une chute.
En conclusion !
Il est important aussi de savoir que c’est l’adulte informé qui sait mieux que l’enfant ce qui est bon son développement. Si un enfant ne veut pas être allongé ce n’est pas qu’il ne veut pas mais surement qu’il ne peut pas car quelque chose le dérange. La mission de l’adulte est alors de chercher et de consulter pour en comprendre la raison et apporter une aide à l’enfant. Mettre un enfant assis ou debout, même s’il en montre du plaisir, n’est pas adapté pour son développement. Normalement, l’enfant doit passer par toute les étapes du développement. Si il y a un blocage ou que l’enfant n’arrive pas à passer une étape, il ne faut pas hésiter et consulter un ostéopathe ou une psychomotricienne.
Et voilà, c’est la fin de notre interview ! J’espère que cet article à pu répondre à certaines de vos questions. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à nous les poser en commentaire ! Vos questions répondrons peut-être aux demandes d’autres parents et feront surement l’objet d’un nouvel article sur notre site avec Célia ! Vous pouvez d’ailleurs la retrouver sur son site :
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Si cet article vous à plu vous aimerez peut être Ces phrases de notre enfance à bannir !